Je suis féministe. En remplissant un questionnaire pour m’inscrire à un stage, récemment, il m’a été demandé de préciser le féminisme auquel je me réfère. J’ai répondu « intersectionnel ». J’ai lu ce matin la présentation de Myriam Bahaffou dans son livre Des paillettes sur le compost, qui parle de « perspective écoféministe ». Je me retrouve aussi dans cette perspective.

Je n’ai pas une grande culture philosophique et politique et je m’accepte ainsi : je me reconnais en apprentissage et j’imagine que cela me permet d’être plutôt tolérante dans les discussions. J’imagine que mon approche est plutôt pragmatique et s’inscrit dans le quotidien de mes interactions avec le monde, les personnes et les groupes que je suis amenée à rencontrer.

Je soutiens toutes les luttes qui visent la fin du capitalisme et de toutes les formes de violence contre les humains et les non-humains. Je soutiens plusieurs projets militants, de mobilisation, de médias et d’alternatives diverses, soit financièrement, soit en étant engagée à leurs côtés.

Je vois la colère comme une énergie saine et nécessaire, qui nous pousse à poser les limites de ce qui est à la fois vrai, juste et désirable – ou ne l’est pas. Et l’agressivité, canalisée, comme une soupape essentielle à l’expression, à la fois de notre puissance et de nos frustrations. Ce qui rejoins une thématique qui est au centre de ma pratique : le jeu. Le jeu comme un design visant à donner corps à l’expérience désirée, un processus visant à extérioriser ce qui se passe à l’intérieur, pour mieux le partager, dans l’ici et maintenant, dans la matière, dans le mouvement, dans l’interaction, la joie, le bruit : le rire, les cris et les larmes.

Je suis une personne neuro-atypique. J’aime la complexité, le foisonnement des idées et des possibles. Je collectionne les livres, les images, l’art brut, les productions plastiques des jeunes enfants, les objets ramassés dans la nature. J’aime la créativité sous toutes ses formes, et à priori, il n’y a pas chez moi de sujet dont il ne serait possible de parler. De ce fait, je me retrouve dans les valeurs du mouvement sexpositif. Je suis très sensible, et notamment à l’inclusivité des environnements humains. Cela me rend inadaptée à la plupart des milieux sociaux, caractérisés par une attitude normative, l’évitement des émotions et des conflits. Et cela représente une opportunité lorsque j’ai le courage de prendre la parole – ou que les groupes ont envie de faire le travail de transformer leurs représentations et leurs pratiques d’interaction sociales.

Je suis une chercheuse spirituelle. Je cherche à comprendre qui je suis et ce que je suis venue faire sur Terre. Je suis fascinée par la Vie, l’existence de l’Univers et la profondeur du Mystère (et parfois aussi totalement dépassée). La psychothérapie représente pour moi une voie d’accès à la présence.

Ma pratique consiste dans l’attention à ce qui est ici et maintenant : ce qui se passe autour de moi, accessible par mes sens, mes sensations corporelles, mes émotions et mes pensées. Je lis. Je crée des rituels pour me soutenir dans mes intentions. Je joue du tambour. Je chante. J’ai parfois recours aux psychédéliques. Je me prépare à vivre ma mort en conscience – j’aimerais alors être en paix avec moi-même et avec le monde.

Je suis une artiste. Je danse, je dessine et je peins. J’écris un livre sur l’histoire de ma famille. J’aimerais beaucoup faire des performances et peindre de grandes fresques. J’espère avoir encore quelques décennies devant moi pour faire tout ça !